Essai express de l’excès

Excès de soleil, excès de bonnes chairs excès de vitesse, excès de sensation, excès de confiance…

Alors quoi ? Tout ce qui est bon, fait vibrer, rend puissant serait irrémédiablement frappé d’excès ? Et l’on sent bien que le mot a une connotation négative.

Mais qu’est-ce qu’un excès ?

Le Larousse nous explique que l’excès peut prendre trois formes majeures :

  • Ce qui dépasse la quantité considérée : L’excès de l’offre sur la demande.
  • Ce qui dépasse la mesure moyenne ou jugée normale : Excès de rigueur.
  • Ce qui dépasse les limites permises, convenables : Les excès de vitesse sont sévèrement punis.

Grosso modo, l’excès c’est tout ce qui dépasse la moyenne ; Le Saint Graal du comportement.

Or une moyenne est justement un calcul incluant toutes les données entre les informations les plus hautes et les plus basses. Donc une moyenne inclut des excès ! Et hop ! Encore un paradoxe !

 

Question : Un chef d’entreprise, est-il dans la moyenne ou excessif par nature ?

 

Examinons la question au travers de différents repaires.

En termes de population, si l’on compte les salariés, les inactifs en tout genre, le dirigeant est en minorité, donc dans la limite basse. En excès en quelque sorte par rapport à la moyenne.

En termes de travail, il est très généralement en excès d’heure (sur la base d’une moyenne légale à 35h).

En termes d’argent, certains dirigeants sont jugés en excès de rémunération, par rapport à la moyenne des revenus de tout type. Ah oui. Le chef d’entreprise travaille pour de l’argent, même si ce n’est pas son unique moteur.

En termes de responsabilités, il est également hors norme : Professionnel il ne peut se réfugier derrière l’ignorance de la loi. Il est responsable de tout. Les concernés jugent cela excessif, les autres jugent la situation normale. A défaut d’être clair, c’est simple.

En termes de garantie, il engage généralement ses deniers et biens personnels au titre de garanties diverses et variées. Il joue « tapis » à chaque instant avec le risque statistiquement plus élevé de perdre que de gagner. Ce comportement obligatoire est clairement excessif.

 

La démonstration est faite, le chef d’entreprise est excessif par nature

 

L’excès est condamnable donc le dirigeant est condamnable, de facto.

Nul besoin de sentence cependant, il existe un excès très puissant qui se charge parfois de le condamner.

 

L’excès de confiance est l’une des erreurs les plus courantes commise par les chefs d’entreprises.

 

La confiance en soi est l’une des clés de la réussite du dirigeant.

C’est un état obligatoire. Imaginons un instant qu’il soit peureux ou hésitant. Quel leader serait-il ?

Oui, mais voilà. Les prises de décisions permanentes à des degrés de complexité et d’engagement différents, plus ou moins rapides, finissent par créer la sur-confiance.

Elle s’installe sans heurt, par le biais de la répétitivité. Et c’est ainsi que le chef d’entreprise devient autocratique, réfutant toute remise en cause.

 

L’excès de confiance est le monoxyde de carbone de l’entrepreneur : inodore, incolore, invisible mais toxique !

 

Il pousse quasi mécaniquement à certains engagements extrêmes, si non catastrophiques, au moins dangereux et/ou inutiles

Son symptôme, l’absence ou le refus de remise en cause, n’est pas évident à déceler et peu de personnes osent s’intercaler entre le chef et sa décision ; surtout s’il est d’un naturel autoritaire.

 

Un bon remède est de bâtir, avec un acteur extérieur, des scenarii.

 

Ces options (construites à partir d’éléments objectifs de l’entreprise et de son environnement) permettent de simuler des chaines d’action-réaction avant de prendre une décision, en renforçant la confiance du chef d’entreprise.

 

Arnaud BISIG

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