La question ainsi posée, en plein débat sur la fiscalité française et au moment du lancement de la « grande concertation nationale », peut porter à confusion.
Cependant, comme nous aimons à le répéter : « ne vous fiez pas à ce qui est visible » !
En effet, nous voudrions simplement revenir quelques instants sur le passage de 2018 à 2019.
Un moment fascinant
Cet instant est très particulier et fascinant.
D’une part, c’est, peut-être, la seule célébration universellement fêtée. Réjouissons-nous d’avoir encore un point d’allégresse commun à tous les Hommes !
D’autre part, cet instant particulier est comparable à un franchissement de frontière et à sa question associée « rien à déclarer ? ».
Comme une frontière, on passe d’un côté à l’autre sans changement immédiatement perceptible.
Comme une frontière est dessinée, la date a été arbitrairement établie par l’Homme. Nous parlons d’arbitraire car il a défini une date fixe moyennement basée sur le voyage stellaire de notre planète. La rigueur du calendrier humain n’est pas tout à fait à la hauteur de la précision de notre astre. Toutefois, on comprendra bien que pour des raisons pratiques, il fallait définir une règle immuable.
Cette amusante « hola » temporelle est rythmée par le défilé des longitudes dû à la rotation de la terre. Ces lignes, inventions de l’Homme pour relier les Pôles, sont sans fioritures, bien droites même si elles s’accordent une certaine courbure pour épouser la forme de notre beau ballon bleu.
Ainsi l’ordre de passage est sans surprise, aucun chahut n’est possible, personne ne pousse ! Il faut attendre son tour, il y en aura pour tout le monde.
Bizarrerie géo-temporelle
Cependant, dans ce bel ordonnancement, il existe tout de même une bizarrerie géo-temporelle : La ligne de changement de date.
Cette ligne est située sur le 180e méridien. Comme son nom l’indique, on doit changer de date lorsqu’on la franchit. En fonction du sens de passage, soit on ajoute un jour, soit on le retire. Rien de plus normal pour le moment.
Mais cette ligne est bizarre car elle n’est pas rectiligne, elle zigzague ! Non seulement elle ne respecte pas la rythmique des longitudes, mais en plus elle se permet de jouer avec le temps !
Plus étrange encore, ça ne fonctionne pas contre le vieillissement ! Certains ont essayés de la franchir à contre-sens espérant au pire stabiliser leur âge, au mieux rajeunir, mais las. Cette étrangeté n’a aucune influence sur notre horloge biologique personnelle.
La frontière, c’est la frontière
Une fois passée la frontière, vous devez vous pliez aux exigences de l’acte de franchissement !
2018 est passée, nous sommes en 2019 et inexorablement nous vieillirons tous d’une année, petits et grands, jeunes et moins jeunes.
C’est le problème des limites. Quelles soient visibles, rectilignes, en zigzague, floues ou pire, inconnues, il y a toujours une conséquence à les franchir, volontairement ou non.
Jouer sur la grosseur du trait est sport ! « Qu’est ce qui compte ? La limite extérieure ou la limite intérieure du trait » ? Discuter ainsi sur la limite de la limite peut amuser, mais plus vraisemblablement agacera votre interlocuteur.
C’est rouler à 134 km/h, comptant sur la marge d’erreur du radar qui contrôle les vitesses à 130. C’est interpréter la règle fiscale dans un sens peu admis par l’administration, tant dans sa doctrine que dans son application.
Il est des cas où la question ne se pose cependant pas, les événements apportant leur réponse instantanément.
C’était le cas à Berlin au pied du mur (sans aucun doute, c’est la limite extérieure qui comptait !)
C’est toujours le cas chez le banquier pour le découvert de trésorerie (lorsqu’il existe…)
Rien à déclarer ?
Vous qui venez de franchir la frontière entre 2018 et 2019, qu’avez-vous à déclarer ?
Quels sont vos nouveautés, vos projets ? Où sont les frontières de votre territoire économique, de votre activité ? Quelles sont vos limites imposées et celles que vous vous êtes fixé ?
Et si, en 2019, vous mettiez en place une stratégie avec une tactique et un plan d’action pour franchir les limites, libre et conquérant ?
Arnaud BISIG
