VITNOVATION

Cette innovation lexicale vous est gracieusement offerte par votre blog préféré CUBEFLIGHT.

C’est la contraction des deux mots les plus à la mode en ce moment : Vitesse et innovation.

Pour être encore plus à la mode et optimiser son temps quoi de mieux que de fusionner les deux mots en un seul. Plutôt que de dire « la vitesse de l’innovation », utilisons dès maintenant la « vitnovation ».

 

Un nouveau paradoxe

Et parce que nous sommes en décembre, un cadeau ne vient jamais seul. CUBEFLIGHT vous en offre un second : un nouveau paradoxe.

A l’heure de l’accélération continue du rythme des innovations (+/- innovante en vrai…) la dernière de nos dirigeants est de réduire la vitesse des transports :

Projet de réduction à 110 km/h sur les autoroutes, 80km/h sur les nationales, peut-être moins sur les départementales dans la logique de hiérarchie, des trains annulés ou retardés.

Bref la vitesse qui a contribué à la prospérité du commerce hier devient aujourd’hui bannie.

Je passe sous silence la faiblesse des réseaux internet et téléphonique à l’heure ou cela devient quasi vital pour tout le monde du simple contribuable à la plus grosse entreprise.

Mais peut-être que pour une fois nos gouvernants ont pris en compte une certaine sagesse philosophique.

Le monde accélère, il est temps de le ralentir.

 

Monsieur De la Fontaine et l’innovation

A moins que Monsieur De la Fontaine ne les ait inspirés.

Vieux, Jean De la Fontaine ? Allons ! A son époque il était très moderne ; même s’il ne s’est jamais caché d’avoir « restylisé » les écrits des philosophes de la Grèce antique.

On est toujours moderne et innovant ou vieux et obsolète par rapport à un point de repère, mauvais pas définition car mouvant. C’est un peu comme prendre un cap sur un navire en mouvement… Le risque de tourner en rond est fort.

C’est ainsi que l’on nous présente des innovations qui n’en sont pas réellement.

La dernière en date m’amuse beaucoup : La reconnaissance faciale. Je ne me moque pas de la prouesse technique (que j’admire) mais de son usage. J’ai lu dans un article sur le E-commerce que grâce à cette reconnaissance, on va pouvoir dire « bonjour » au client et que ça, c’était une grande innovation… Cela me laisse sans voix. C’est le B.A.-BA du commerce. Cela existe depuis que les hommes font des échanges. Il n’y a rien d’innovant là-dedans, désolé.

 

La start-up et l’entreprise classique

Mais revenons à Monsieur De la Fontaine. Nous maintenons ici, qu’il était un grand très grand précurseur. Retour vers le futur, c’était lui avant tout autre ! Une preuve ? Relisez Le lièvre et la tortue.

Nous avons deux personnages en lice : La start-up (représentée par le lièvre) et l’entreprise classique (sous la carapace de la tortue).

Que se passe-t-il ? La seconde ose s’adresser à la première et même la défier !

La start-up se gausse, évidemment ! La pataude, preuve vivante que les dinosaures ont existé, a l’outrecuidance de penser qu’elle peut gagner la course…

Passons sur les modalités de la compétition, le départ est donné, le suspens est à son comble.

La start-up s’élance et rapidement se trouve hors de vue, boostée par son statut, son aura et tout ce que le monde actuel peut lui fournir grâce à la magie du mot « start-up ».

L’entreprise classique va pesamment. Est-ce une absence de volonté de changement ou bien une impossibilité à le faire qui la rend ainsi ? Les modifications sont d’ordre structurel, trop complexe et trop couteux pour être engagés. Et qui l’aiderait, car on sent bien que le spectateur la regarde d’un air apitoyé ou pire goguenard. Alors elle fait fi du tumulte, compose et s’adapte.

La start-up enivrée par son succès facile se permet des digressions, de changer de cap, fait une incartade sur d’autres marchés à la concurrence féroce (les chiens de chasse en l’occurrence) l’excite, s’en amuse et abandonne. Elle a l’énergie, la vivacité. Elle maitrise le temps à loisir : sa rapidité lui permet soit de l’accélérer, soit de le ralentir.

L’entreprise classique ne peut qu’avancer, pas à pas, calculer au plus court sa trajectoire. Elle a le temps de la réflexion pour optimiser son effort, le rentabiliser.

L’aviateur Henri Guillaumet lui-même, après son atterrissage en catastrophe dans les Andes, est passé du statut de lièvre à celui de tortue : « ce qui sauve c’est de faire un pas. Encore un pas. C’est toujours le même pas que l’on recommence ».

Ainsi va l’entreprise.

Ainsi gagne l’entreprise sans précipitation, sans tambour ni trompette. Simplement en travaillant pour atteindre un but, réfléchi, déterminé.

 

Chez CUBEFLIGHT, moitié normand, moitié suisse, notre position est claire : En stratégie, p’têt bin qu’il faille allez vite, p’têt bin que non ; on ne peut pas dire, ça dépend.

Nous savons qu’il n’y a pas le feu au lac, alors prenons le temps de la réflexion. Ce n’est qu’une fois que la décision est prise qu’il faut y aller, sans confondre vitesse et précipitation.

Arnaud BISIG

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