DIMANCHE

« Bon dimanche ! » rappelez-vous la célèbre exclamation de Jacques Martin avec l’intonation qui le caractérisait.

Quel meilleur moment que la rentrée pour parler du dimanche ?

Les médias s’emparent du sujet par provocation et, une fois n’est pas coutume, nous suivons par amusement.

La norme ISO 8601 considère que le dimanche clôt la semaine et le code avec le chiffre 7.

L’Académie Française donne la définition suivante du dimanche : « Du latin Dies Dominicus, « jour du Seigneur ». Il comportait aussi la description du repos. Dans la langue courante, septième jour de la semaine ».

L’empereur romain Constantin 1er décide que le dimanche est un jour de repos.

Les écritures religieuses occidentales (La Genèse et les 10 commandements notamment) en font un jour de repos.

Le dimanche est un jour consacré au culte ou aux élections (en France), même si l’on compte certains irréductibles qui lui préfèrent le samedi ou le vendredi.

Toujours est-il que notre pays est marqué par une longue tradition chrétienne et que le dimanche est un symbole fort de cette croyance et du repos associé.

Pourquoi donc parler du travail le dimanche est-il aussi brulant et risqué ?

Hé bien justement, parce qu’il a un caractère profondément sacré, il ne faut pas y toucher.

Et c’est là que le paradoxe politique arrive à grand pas.

Toutes les formations qui défendent le dimanche chômé le sacralise ; même et surtout celles qui flirtent, voire affichent un anticléricalisme certains pour ne pas parler d’athéisme ou d’agnosticisme. Amusant non ?

Un exemple flagrant entendu sur les ondes : un fervent « anti-famille » (il s’était auto-déclaré comme tel) a loué les activités familiales dominicales ! Expliquant avec force et vigueur que le dimanche était un moment important pour que les membres de la famille se retrouvent et se soudent. On n’est pas à une contradiction prête pourvu que l’on défende son idée.

 

Risque-t-on l’excommunication à travailler le dimanche ?

Dieu, non ! Osons-nous écrire. Ou alors une grande partie de la population mondiale n’aura jamais accès au bonheur éternel, si nous restons dans le registre théologique.

 

Le travail dominical est-il une rareté, une curiosité ?

Question : Qui n’a jamais, au grand jamais travaillé le dimanche ? Même pas une fois dans sa vie ? Les mains levées se font rares.

Question : qui n’a pas dans son entourage au moins une personne qui travaille le dimanche (ponctuellement ou régulièrement) ? Personne ?

Question : Etes-vous privé d’eau potable, d’électricité, de télévision, pour ne citer que ces produits, le dimanche ? La réponse est non, évidemment. Il faut bien des gens pour surveiller, réparer, gérer les installations y compris le dimanche (et aussi les nuits le restant de la semaine).

Les forces de l’ordre, les secours, les hôpitaux et beaucoup d’autres services publics assurés par l’Etat ou délégués à des sociétés privées travaillent 24h/24 toute l’année.

L’industrie, pour partie au moins, tourne aussi le dimanche.

Le plaisir du restaurant le dimanche, la commande passée sur internet attendue pour le lundi ou le mardi, voici encore quelques exemples (loin d’être exhaustifs) qui nécessitent d’avoir des gens qui travaillent, notamment le dimanche, pour satisfaire nos caprices.

Enfin, quel chef d’entreprise n’a pas consacré une partie de son dimanche à écluser de l’administratif, à terminer un dossier urgent, à préparer sa semaine ? C’est aussi du boulot !

 

Est-il stratégique de travailler, d’ouvrir le dimanche ?

Non.

D’un point de vue sémantique d’abord. Travailler le dimanche est un choix (sauf obligation). C’est une action, pas une stratégie en tant que telle.

D’un point de vue pratique ensuite. Lorsque l’on décide de travailler le dimanche, il faut se préparer en conséquence tant d’un point de vue matériel qu’humain. Cela nécessite de se replonger dans l’organisation et le fonctionnement en profondeur de l’entreprise (mise en place de roulement, embauche supplémentaire, équipements supplémentaires etc.). L’ouverture du dimanche est-elle la seule solution qu’il reste pour vendre plus ou mieux ?

D’un point de vue financier. Le travail dominical coute plus cher. Les suppléments évoqués plus haut génèrent des coûts. Il n’est pas aberrant en soi de payer plus les volontaires qui écornent un certain confort de vie, une routine. L’effort doit être payant pour tout le monde. Il faut donc s’assurer de la rentabilité de l’action.

D’un point de vue de l’offre et de la relation client. Il convient de se poser quelques questions sur ces sujets. L’offre actuelle bénéficiera-t-elle des bénéfices de l’ouverture du dimanche ? Devrons-nous créer une offre spécifique ? Nos clients attendent-ils cela de l’entreprise ? Seront-ils au rendez-vous ?

D’un point de vue des relations internes. On le voit, la question du travail du dimanche crée un certain tumulte. A tort ou à raison. Il ne faut pas que cela soit vécu comme une mesure dictatoriale, de l’esclavagisme moderne. Anticipation, communication, explication, écoute, valorisation (financière, matérielle, organisationnelle) et volontariat nous semble les axes à ne surtout pas négliger.

 

 

Cubeflight vous conseille donc de dépassionner le débat du travail dominical et de garder la tête froide.

Cette décision d’action doit être conforme à la tactique prévue et nécessaire pour répondre à la stratégie que l’on s’est fixé.

Arnaud BISIG

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